8 mars 2019 | Keymer Ávila
Selon le Dictionnaire de la Real Academia, la miniteca est un vénézuélianisme désignant un « groupe de personnes dont le travail est d’égayer une fête avec de la musique enregistrée » ou un « ensemble d’appareils sonores, de cassettes, de disques et de lampes » utilisés par ces mêmes personnes. C’est une sorte de discothèque itinérante, un sound system jamaïcain à la vénézuélienne. Dans les années 1980 et 1990, les guerres de minitecas étaient très populaires au Venezuela. Lors de fêtes de quartier, les DJ se défiaient et se disputaient les préférences musicales du public. Gagnait celui qui disposait du dispositif sonore le plus puissant et qui faisait danser le plus de gens sur les tubes du moment.
S’il y a une chose qui caractérise la politique vénézuélienne au XXIe siècle, c’est la propagande et le spectacle. Hugo Chávez était un grand communicateur ; l’un de ses héritages pour toute la classe politique vénézuélienne est que la politique sans spectacle n’est pas de la politique. Cette logique a atteint des niveaux où ce qui est dit et la manière dont c’est dit sont beaucoup plus importants que les actions politiques elles-mêmes. Le discours et la mise en scène sont tout, le spectacle devient donc la politique elle-même, il la remplace. Mais la vie réelle continue, la précarité quotidienne, l’exercice illimité de la force et le contrôle institutionnel restent intacts.
Et c’est ainsi que se construisent les grands événements, les journées au cours desquelles aura lieu la mère de toutes les batailles : 10 janvier (10E), 23 janvier (23E), 23 février (23F), etc. La dernière date magique, le 23F, a bénéficié d’un grand déploiement publicitaire, un grand concert à la frontière entre la Colombie et le Venezuela avec des artistes de renom. Le gouvernement a répondu au show par un autre show et de la propagande officielle, même s’il n’a pas eu la même ampleur, la même portée et la même qualité. Certains sont même allés jusqu’à qualifier cette compétition de « guerre des minitecas ». Tout cela est bien utile pour dissimuler un grand nombre de choses que l’on ne voit pas sur les écrans de télévision ou sur les réseaux sociaux.
En attendant, la guerre que mènent les forces de sécurité contre les quartiers pauvres du Venezuela se poursuit. Quant à l’opposition, elle n’arrive pas à trouver un moyen de saper l’appui militaire dont le gouvernement bénéficie encore et célèbre la désertion du moindre soldat ou policier. Le « Venezuela Aid Live » [1] s’est terminé le lendemain par des camions de nourriture et de médicaments incendiés. Le bilan se chiffre varie entre quatre et quatorze morts dans le sud du pays [à la frontière avec le Brésil, ndlr], là où les caméras ne sont pas arrivées. Des dizaines de personnes ont été blessées par balle. Tout est apparu comme une mise en scène utile pour demander une intervention militaire dans le pays, comme Juan Guaidó l’a confirmé peu après. Une demande d’intervention qui est devenue tendance sur Twitter. La propagande de guerre alimentée par deux camps extrémistes a triomphé. Comme en amour, il faut être deux pour faire la guerre.
Rafraîchir la mémoire
Les discussions juridiques en ce moment font également partie de la propagande. Au cours des trois dernières années, les précaires institutions du Venezuela semblent s’être dissoutes. Le pays est plongé dans une superposition de crises – économique, politique, sociale et institutionnelle – qui sont antérieures aux sanctions du gouvernement américain.
Le manque de clarté et de cohésion des directions politiques est évident, surtout depuis le décès du président Chávez en 2013, qui a érodé l’hégémonie du Parti socialiste unifié du Venezuela PSUV
Parti socialiste unifié du Venezuela Le Parti socialiste unifié du Venezuela est le parti politique fondé en 2006 par Hugo Chavez pour remplacer le Mouvement Cinquième République. (PSUV). Cet affaiblissement est devenu manifeste avec la défaite électorale du gouvernement le 6 décembre 2015, lorsque, après 18 ans, l’opposition a repris le contrôle du pouvoir législatif. Avant l’entrée en fonction des nouveaux députés de l’opposition, l’Assemblée nationale (AN) sortante, contrôlée par le pouvoir exécutif, a nommé de nouveaux magistrats à la Cour suprême selon une procédure qui a été critiquée tant sur le fond que sur la forme. Ces deux événements ont conduit une série de désaveux réciproques entre les pouvoirs exécutif et législatif qui ont aggravé la crise politique et institutionnelle du pays. Parmi les événements les plus importants, on peut citer la désincorporation des députés de l’Assemblée nationale (AN), la déclaration d’« outrage » par le Cour suprême à l’encontre de l’AN et la déclaration d’« abandon de mandat » du président de la République par l’Assemblée nationale.
Le gouvernement a profité de cette situation mouvementée pour mettre en œuvre des accords commerciaux qui portent préjudice à la biodiversité sur près de 12% du territoire national [L’Arc minier de l’Orénoque Arc minier de l’Orénoque
Arco Minerodel Orinoco
AMO L’Arc minier de l’Orénoque, ce sont 111 843 km2 déclarés comme « zone de développement stratégique nationale » par le gouvernement Maduro en février 2016. Cette zone représente 12% du territoire vénézuélien et est plus grande que le Portugal. L’objectif du gouvernement est d’y développer l’exploitation minière – déjà existante – de manière industrielle en attirant les capitaux étrangers afin d’avoir une autre source de revenus face à l’effondrement de sa production pétrolière. Ce projet est notamment dénoncé pour mettre en danger la biodiversité, les principales sources d’eau douce du Venezuela et même la survie de plusieurs ethnies indigènes. , ndlr] et a confié l’exploitation minière à des industries militaires et étrangères. Pour sa part, le pouvoir électoral a rendu pratiquement irréalisable le référendum révocatoire contre le président, permis par la Constitution, et a reporté, sans aucune justification, les élections des gouverneurs qui devaient avoir lieu en décembre 2016 [2].
C’est ainsi qu’on est arrivé en mars 2017, lorsque la Cour suprême rendit les arrêts 155 et 156, dans lesquels l’Assemblée nationale fut mise hors-jeu, une partie de ses pouvoirs étant conférés à l’exécutif. Cette décision fut critiquée par divers secteurs du pays, comme la Procureur générale de l’époque, Luisa Ortega Luisa Ortega Fidèle du Président Chavez, elle a été désignée à deux reprises (2007 et 2014) à la fonction de Procureure générale de la République. Elle a rompu avec le gouvernement de Nicolas Maduro en 2017 et en est devenue une féroce opposante. Destituée en août 2017 par l’Assemblée nationale constituante, elle a fui le pays avec son époux, l’ex-député chaviste German Ferrer. , qui contesta publiquement la constitutionnalité de ces arrêts et dénonça une « rupture de l’ordre constitutionnel », une prise de position qui l’obligea plus tard à quitter le pays afin d’échapper à la prison.
Cette situation déclencha à une vague de protestations et de manifestations entre avril et juillet 2017, au cours desquelles 124 personnes trouvèrent la mort, dont au moins 21% des cas sont imputables aux forces de sécurité. Une Assemblée constituante nationale (ANC) illégitime et inconstitutionnelle fut ensuite imposée. C’est cet organisme, auto-proclamé au dessus de tous les pouvoirs constitués, qui a convoqué et organisé l’élection présidentielle contestée du 20 mai 2018, en violant les délais et à laquelle il n’y eut pas de véritable participation de l’opposition faute de garanties institutionnelles (interdiction des partis politiques, opposants privés de leurs droits politiques ou emprisonnés, détentions arbitraires). Même l’adversaire de Maduro au cours de ce simulacre d’élection, Henri Falcón, dénonça le processus comme frauduleux.
Mais à quoi cela sert-il de revenir sur tous ces événements ?
Afin de comprendre que le mandat présidentiel qui a commencé en 2013 a légalement expiré le 10 janvier 2019, et qu’avec l’ANC il y a eu une sorte d’auto-coup d’État grâce auquel le gouvernement a mis la main sans aucune limite sur toutes les institutions de l’État, sauf l’Assemblée nationale. Néanmoins, cette dernière reste assiégée de tous les points de vue. L’auto-coup d’État s’est prolongé avec le simulacre d’élection présidentielle du 20 mai. A cet exercice de facto du gouvernement, qui a fermé les canaux institutionnels et électoraux pour régler les conflits, un secteur de l’opposition a répondu le 23 janvier 2019 par l’auto-proclamation du président de l’AN, le peu connu jusqu’alors Juan Guaidó, comme président en fonction de la République. D’un point de vue juridique, cette investiture – celle de Guaidó – est aussi irrégulière que l’autre – celle de Maduro. En matière de légitimité, celle du pouvoir exécutif est la plus critiquée.
Un gouvernement autoritaire et illégitime
Le gouvernement a dilapidé le capital politique qu’il a hérité de Chávez. Il a plongé le pays dans une crise gravissime et dans une pénurie générale de nourriture et de médicaments, qui a comme conséquence la réapparition de maladies qui étaient considérées comme éradiquées telles que la malaria, la diphtérie, la dengue, la rougeole, la maladie de Chagas, la méningite, le tétanos et la tuberculose. L’inflation Inflation Hausse cumulative de l’ensemble des prix (par exemple, une hausse du prix du pétrole, entraînant à terme un réajustement des salaires à la hausse, puis la hausse d’autres prix, etc.). L’inflation implique une perte de valeur de l’argent puisqu’au fil du temps, il faut un montant supérieur pour se procurer une marchandise donné. est estimée à plus de 1 000 000 000 %, comme en Allemagne en 1923 ou au Zimbabwe dans les années 2000. Au cours des douze dernières années, la monnaie a perdu 100 000 000 fois sa valeur. Entre 2014 et 2017, la pauvreté – selon le revenu – est passée de 48,4 % à 87 %, l’extrême pauvreté de 23,6 % à 61,2 % et les non-pauvres de 51,6 % à 13 %.
Dans le dernier rapport annuel du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) , seuls la Syrie, la Libye et le Yémen, trois pays en guerre, ont perdu plus de places dans le classement mondial de l’Indice de développement humain (IDH) que le Venezuela, qui en a perdu 16 au cours de la période 2012-2017. La détérioration des services publics de base tels que l’eau, l’électricité, la santé, les transports et Internet ne cesse de s’accentuer. Environ 9% de la population a décidé d’émigrer. Le Venezuela a un taux d’homicides de 62 pour 100 000 habitants ; 26% de ces décès sont le fait des forces de sécurité de l’État. On estime que la corruption a fait sortir du pays au moins 350 milliards de dollars.
Ce sont là quelques-uns des résultats de la gestion du gouvernement actuel, mais loin de l’affaiblir, ils le renforcent, car il fonctionne selon une logique nécropolitique [3] : à mesure que les conditions matérielles de vie se détériorent, la vie elle-même semble aussi perdre de sa valeur et les contrôles sur la population redoublent d’intensité et d’efficacité. Plus on accuse le gouvernement d’être autoritaire et dictatorial, plus on l’accuse de semer la terreur, plus il s’avilit. C’est son principal capital politique : sa légitimité ne se trouve pas dans les votes ou dans la volonté populaire, mais dans l’exercice illimité du pouvoir et de la force. La peur est l’une de ses armes principales.
Une opposition que ne regarde qu’au-delà de la frontière
De l’autre côté, nous avons une opposition élitiste, de classe, qui, au cours des dernières années, a été, de fait, fonctionnelle au gouvernement et a maladroitement contribué à son renforcement progressif. En 2002, elle participa au coup d’État contre Chávez, en 2003 à la grève du pétrole, et par ces actions, il a offert sur un plateau d’argent le contrôle total du gouvernement sur les forces armées et sur la principale entreprise publique du pays : Petróleos de Venezuela PDVSA
Petróleos de Venezuela Petróleos de Venezuela SA est la compagnie nationale publique de pétrole du Venezuela. (PDVSA). Plus tard, en 2005, l’opposition décida de ne pas participer aux élections législatives et céda ainsi le pouvoir législatif à Chávez. Entre 1998 et 2005, on peut parler d’un gouvernement assailli qui fonctionne selon une logique d’état d’exception et qui s’est prolongé progressivement jusqu’à nos jours. Dans ce processus, l’opposition a sa part de responsabilité. Depuis cette date, le gouvernement a disposé des pleins pouvoirs et l’opposition a été pratiquement démantelée, persécutée et réduite à peau de chagrin. Mais à partir de 2015, sa tactique a changé : elle a profité du mécontentement contre le gouvernement et a obtenu la victoire électorale sa plus importante en deux décennies de chavisme.
Début 2019, après avoir reçu plusieurs coups, l’opposition a repris l’initiative et a réussi à mobiliser et à susciter l’espoir dans ses rangs et en partie aussi au sein de la majorité du pays qui rejette de plus en plus le gouvernement. Ce qui n’a pas été fait par les secteurs les plus progressistes, qui sont restés immobiles, soumis au chantage propre par la logique de Guerre froide et incapables de s’opposer efficacement au gouvernement pour ne pas être accusés de faire le jeu de la droite, ce qui les a exclus du jeu politique.
Le discours de l’opposition en 2019 a deux axes principaux : les États-Unis et les militaires. Pour l’opposition, ces deux acteurs sont le sujet politique pour promouvoir des changements dans le pays, au détriment des secteurs populaires, de la société civile, des syndicats ou des ONG. En tout état de cause, ces secteurs sont pris en compte pour « poser » sur la photo ou pour participer à des concentrations, mais rien de plus. L’opposition ne promeut pas une rébellion populaire, ce qui en ce moment serait plus que légitime ; et il y a de fait de nombreuses expressions de mécontentement et des protestations dans les quartiers populaires. Elle ne semble pas non plus intéressée par réaliser un travail politique sur le long terme qui transcende la conjoncture actuelle. Cela semble être, jusqu’à présent, l’un des grands échecs de l’opposition, celui d’accumuler du pouvoir au niveau national, ce qui explique sa dépendance vis-à-vis de l’étranger.
Il est frappant de constater qu’en l’absence du « peuple » comme protagoniste des derniers événements les dirigeants de l’opposition et du gouvernement se rejoignent : les deux pôles rendent les secteurs populaires invisibles. On pourrait même affirmer que les partis politiques ne sont pas non plus vraiment dans le jeu et que la société civile organisée n’existe même pas.
Que faire ?
Le premier exercice à faire est de comprendre que le monde n’est pas binaire et que ce qui se passe au Venezuela a un rapport évident avec les intérêts géostratégiques des États-Unis, de la Russie et de la Chine. Qu’il n’y a pas de bons et de mauvais impérialismes et que la gestion gouvernementale des deux dernières décennies au Venezuela a affaibli le pays face à ces intérêts, au détriment de la capacité politique et institutionnelle des Vénézuéliens à déterminer leur propre destin.
Au Venezuela, il existe des conditions objectives pour une rébellion populaire, mais malheureusement, les dirigeants de l’opposition n’en maitrisent pas les codes et ne s’y intéressent pas. Ils semblent plutôt miser exclusivement sur la communauté internationale, au détriment de l’organisation et de la cohésion des forces internes qui veulent le changement. L’échiquier international est sans doute important, mais il faut jouer sur les deux tableaux.
Il est fondamental de faire pression et d’exiger un accord politique pour le renouvellement consensuel du Conseil national électoral Conseil national électoral
ConsejoNacional Electoral
CNE Le Conseil national électoral est un pouvoir public autonome. C’est l’institution chargée de garantir et superviser le déroulement de tous les processus électoraux. (CNE) qui aurait la confiance de tous les partis, pour des élections présidentielles compétitives ultérieures, dans des conditions d’égalité et de transparence. Tous le reste, ce sont des batailles de chapelles, des rideaux de fumée, de la propagande et des stratégies de guerre.
Les faucons de Washington veulent la guerre et, paradoxalement, le gouvernement aussi. Pour ce dernier, ce serait sa grande sortie en fanfares. Les dirigeants bolivariens deviendraient des sortes de martyrs, ils pourraient, par la force des circonstances, être comparés à tort à Salvador Allende, ils laisseraient derrière eux une traînée de poudre et un bain de sang en fuyant vers une île ou un pays lointain pour profiter de leur richesse mal acquise, tandis que le peuple paierait les pots cassés sur un fond sonore de mitraillettes. Ce serait leur grande victoire politique d’un point de vue symbolique.
La plupart des Vénézuéliens redoutent un tel scénario. En fait, parler de la possibilité d’un accord politique ne signifie pas ennoblir le gouvernement ou lui donner une rationalité politique formelle conventionnelle, en accord avec ce qui devrait être un État marqué par la logique des promesses de la modernité. Évidemment, pour qu’il y ait négociation, il faut qu’il y ait des raisons de discuter et jusqu’à présent le gouvernement, de par sa rationalité « de voyou », n’a pas eu ni n’a de raison de se mettre atour de la table.
Les oppositions devront faire ce qu’il faut pour créer ces conditions, pour devenir une force, pour faire pression, pour ne pas regarder seulement vers l’étranger, pour faire du peuple l’objet et le sujet de leur politique et pas seulement attendre que les militaires – qu’ils soient étrangers ou nationaux – viennent à la rescousse. À un moment donné, il est nécessaire de conclure un pacte. Cela peut se faire avec encore plus de morts que maintenant ou en restant là. Il est nécessaire de faire des efforts pour arrêter les dégâts et éviter d’autres morts. Demander une intervention militaire étrangère avec la légèreté avec laquelle cela a été fait à la fin de la journée du 23F ne semble pas être la meilleure façon. Cela ressemble plus à un acte désespéré, et dans ce contexte le désespoir et les émotions ne sont pas de bon conseil. Ce type de remèdes sont généralement pires que les maladies qu’ils cherchent à guérir.
Il existe aussi une opposition progressiste qui fait la promotion d’un référendum, mais, à ce stade, comme plusieurs analystes le soulignent, le temps joue en faveur du gouvernement, et donc la proposition ne serait rien de plus qu’un ballon d’oxygène pour le « madurisme ».
Dans les moments de folie et de fureur passionnelle, garder la tête froide n’est pas superflu. Il y a deux scénarios possibles : beaucoup plus de morts ou se limiter à ceux(déjà nombreux) qui sont déjà tombés . Même dans un scénario néfaste d’une intervention militaire ou d’une guerre, la demande devrait être exactement la même : de nouvelles institutions électorales et des élections propres. Il est possible de maintenir la pression sur le gouvernement et le critiquer sans légitimer une intervention militaire étrangère ; être contre la guerre ne signifie pas être en faveur du gouvernement. La réalité ne correspond pas à des discours aussi simples et binaires. Ce qui est en jeu au Venezuela est beaucoup plus sérieux qu’une guerre de minitecas.
[1] [NDLR] Concert organisé le 22 février à l’initiative du milliardaire Richard Branson à Cucuta, en Colombie, le long de la frontière avec le Venezuela.
[2] [NDLR] Dans un premier temps, alors qu’il vient de suspendre le référendum révocatoire, le CNE annonce le report de ces élections pour la fin du premier semestre 2017. Le gouvernement avait justifié le « retard » par la volonté de l’opposition de convoquer un référendum révocatoire ou par le manque de moyens ! « La priorité n’est pas de faire des élections », avait répondu à l’époque le président Maduro. « La priorité au Venezuela est de relancer l’économie, de s’occuper du peuple, de poursuivre le développement de l’éducation et du logement. Pas de faire des élections. » Le 22 mai 2017, après la convocation de la Constituante, et au milieu d’affrontements de rue quotidiens, la présidente du CNE, Tibisay Lucena, reprogramme pour une seconde fois le scrutin pour le 10 décembre 2017. Une fois en place, l’ANC fait montre de son pouvoir et décrète que les élections non pas régionales mais pour les seuls gouverneurs seront organisées en octobre 2017. Depuis que les régionales existent (1989), les élections des gouverneurs et des conseils législatifs régionaux sont logiquement simultanées mais l’ANC en décide autrement, sans aucune justification. Est-ce parce que le chavisme contrôlait 22 des 23 Conseils législatifs et qu’en cas de mauvais résultat, il aurait pu entraver leurs actions ?
[3] [NDLR] La notion de nécropolitique a été élaborée par le philosophe camerounais Achille Mbembe à partir de la notion de biopolitique de Michel Foucault pour décrire la relation entre l’État et les citoyens dans l’Afrique post-coloniale.
[4] [NDLR] Concert organisé le 22 février à l’initiative du milliardaire Richard Branson à Cucuta, en Colombie, le long de la frontière avec le Venezuela.
[5] [NDLR] Dans un premier temps, alors qu’il vient de suspendre le référendum révocatoire, le CNE annonce le report de ces élections pour la fin du premier semestre 2017. Le gouvernement avait justifié le « retard » par la volonté de l’opposition de convoquer un référendum révocatoire ou par le manque de moyens ! « La priorité n’est pas de faire des élections », avait répondu à l’époque le président Maduro. « La priorité au Venezuela est de relancer l’économie, de s’occuper du peuple, de poursuivre le développement de l’éducation et du logement. Pas de faire des élections. » Le 22 mai 2017, après la convocation de la Constituante, et au milieu d’affrontements de rue quotidiens, la présidente du CNE, Tibisay Lucena, reprogramme pour une seconde fois le scrutin pour le 10 décembre 2017. Une fois en place, l’ANC fait montre de son pouvoir et décrète que les élections non pas régionales mais pour les seuls gouverneurs seront organisées en octobre 2017. Depuis que les régionales existent (1989), les élections des gouverneurs et des conseils législatifs régionaux sont logiquement simultanées mais l’ANC en décide autrement, sans aucune justification. Est-ce parce que le chavisme contrôlait 22 des 23 Conseils législatifs et qu’en cas de mauvais résultat, il aurait pu entraver leurs actions ?
[6] [NDLR] La notion de nécropolitique a été élaborée par le philosophe camerounais Achille Mbembe à partir de la notion de biopolitique de Michel Foucault pour décrire la relation entre l’État et les citoyens dans l’Afrique post-coloniale.
Publicado originalmente en Barril.info.